Principe de précaution vs principe de bon sens vs économie de marché

 Mardi 15 octobre: ce matin, en écoutant france inter pour aller au taf, j'ai entendu le journal evoquer *encore une fois* la nocivité éventuelle des ondes de téléphonie mobile dans un article sur un rapport rendu bientôt (dont la conclusion ne semblait rien apporter de nouveau, c'est vous dire s'il était urgent de le mentionner aux infos ). 

Pourtant, au lieu de procéder à une analyse réelle et objective de la situation, l'auteur de l'article s'en est tenu à la classique opposition des pro/anti...

 

 


Tout d'abord, il convient de préciser que je ne suis pas *du tout* un expert en ondes, un scientifique, un ingénieur ou quoi que ce soit ayant trait de près ou de loin aux microondes et à la téléphonie en général... juste un usager lambada qui s'étonne encore.


 

1- Des besoins effectifs en téléphonie mobile:

Personne au jourd'hui, je pense, ne remettrait en question l'avancée que représente la possibilité de téléphoner et de se contacter (sms/mail etc) facilement: c'est devenu indispensable pour le boulot, très utile en famille ou en vacances etc. 

 

Cependant, je maintiens malgré tout que le passage à la 4G, qui va générer encore plus d'ondes car elle va être l'occasion d'augmenter le nombre d'antennes relais de 50% selon le journaliste, n'est quant à lui pas une nécessité mais un argument commercial destiné à pousser les gens vers le renouvellement de leur abonnement, le changement de leur mobile, la consommation de nouveaux services... histoire de rendre l'usager plus dépendant de ces techniques.

 

Il m'aurait semblé plus judicieux d'améliorer la couverture de la 3G voire simplement de la téléphonie simple (pour exemple, il m'est impossible de téléphoner avec mon mobile chez moi... alors la 4G...)

Seulement voilà, améliorer la couverture ou la 3G n'apporte pas de nouvelles ventes et ne crée pas de nouveaux besoins. C'est maaaaal.

Ce qui pousse donc vers une augmentation de la quantité d'ondes émises, c'est l'aspect commercial et pas le besoin réel.


 

2- De la nocivité effective des ondes:

Encore une fois, je ne suis pas un expert et rien ne me qualifie pour juger de cet aspect, d'autant moins que les experts eux-mêmes se contredisent.

Toutefois, une intervenante des infos en question s'étonnait du fait que les élus puissent avoir recours à des experts pour faire des lois au lieu de prendre les décisions qui protégeraient au mieux les citoyens.

 

Comment peut-on s'en étonner ?

Un élu ne saurait être qualifié dans tous les domaines qui vont réclamer son attention: il est naturel et nécessaire de demander leur avis à des personnes expertes (encore faut-il choisir des experts impartiaux et objectifs, bien entendu)

 

Tous les experts consultés semblent s'entendre sur un point: il est trop tôt pour être certain de quoi que ce soit, la technologie étant assez jeune et les usages évoluant beaucoup et modifiant drastiquement l'exposition à ces ondes.

Leurs conclusions toutefois s'opposent sur la position à tenir: principe de précaution VS pas de preuve = pas de nocivité.

 

Ne pourrait-il y avoir un juste milieu ? Même temporairement, sur quelques années ?

Améliorer les techniques existantes, diminuer la puissance nécessaire, changer les emplacements des antennes, améliorer l'éducation aux usages raisonnables des outils de communication... que sais-je... il doit sans aucun doute y avoir des pistes à explorer.

Mais ça coûte cher sans rapporter, c'est là que le bât blesse. 


 

Conclusion: principe de bon sens citoyen

Comme souvent, la raison et le bon sens voudraient à mon avis que les pouvoirs publics adoptent une position prudente mais pas frileuse. 

Le principe de précaution, qui repose bien entendu sur des arguments valables et légitimes, aboutit souvent de facto à un principe de peur méfiante.

 

Quand une position ou une opinion, pour légitime qu'elle soit, est érigée en principe, elle court le risque de devenir perverse.

Pourquoi est-ce qu'il semble impossible aux gouvernements successifs de prendre des décisions mesurées ?

Et pourquoi, quand les décisions sont prises au final, elles vont souvent à l'encontre des intérêts des citoyens ? (Car n'en doutez pas, la 4G s'imposera et on aura de plus en plus d'antennes et de plus en plus d'accros inaptes au décrochage)

Hein ?! Comment ? 

Ha, ben oui, je suis con: il faut se faire réélire ... Au temps pour moi.

 

❝ 8 commentaires ❞

1  bajazet le

Quand tu sais que dans d'autres pays, d'autres villes comme Hong Kong où la rame de métro complète regarde la TV en 3G, nous à Paris, nous ne sommes pas capable d'avoir assez de réseau pour envoyer un SMS. En 3G+ on est capable de faire du streaming, je d/l et u/l plus vite qu'avec mon ADSL. Et bien évidement on oublie que nos téléphones passent la journée à essayer de s’accrocher, 2G, 3G, 3G+ maintenant 4G, ils ne vont plus savoir sur quel pied danser.


Mon DHD est basé sur un Inspire 4G, donc j'ai la 4G, je l'ai acheté en septembre 2010. Et avoir la 4G pour le "cloud by" Orange pour montrer ses photos sur un écran de 5cm (je ne déconne pas, c'est la pub TV qui passe en ce moment), aucun intérêt.


Bref comme tu le dis, c'est commercial.

 
2  JeromeJ le

Je devrais prendre le temps de faire une réponse plus longue et correcte plus tard mais j'aimerais surtout dire une chose (ou deux) :


Je trouve ça extrêmement louche lorsque les scientifiques ont des avis aussi divergents.


La science n'est-elle pas censée être exact ? Moi j'ai le souvenir d'avoir surtout entendu des discours tranchés du genre "Non, pas dangereux !" et "ALERTE, ALERTE".


Sur ce sujet et celui des OGM par exemple.


Ensuite faut regarder deux autres petites choses, d'une part, oui c'est connard mettent des produits sur le marché avant de les tester (au niveau de la nuisance potentielle sur la santé), ils le disent eux même !


Puis, quand on regarde les études qui se contredisent par la suite (et qui font qu'au final, ils restent impunis (s'ils devraient l'être) et continue la prolifération de leur technologie) on se rend parfois/souvent compte que beaucoup d'études ont de gros conflits d'intérêts et sont elles-même financées par ceux qui ont tout intérêt à ce que les chiffres soient "manipulés" (et il est très facile de faire dire plusieurs choses différentes à un même graphique (en changeant les échelles, etc) sans "tronquer" les chiffres). C'est par exemple le cas de Monsanto qui finance pas mal d'études (qui finissent toutes en leur faveur).


Donc bon …


Le pire je crois c'est qu'on marche dedans, on fait tourner ce système, qui est à la fois suicidaire (si c'est nocif pour la santé) et meurtrier (sachons regardé en face les conséquences de l'obs programmées et le type d'économie actuelle sur la planète/le tiers monde). C'est nous qui la faisons fonctionner (et ça fait donc de nous des complices indirectes).

 
3  Bronco le

D'où la mention "(encore faut-il choisir des experts impartiaux et objectifs, bien entendu)"


Dans ces cas de figure, où les avis "d'experts" se contredisent, j'ai tendance à plus écouter ceux qui n'ont pas d'intérêt à me tromper, et là, le choix est vite fait...
D'autant plus que tous les intervenants n'ont pas forcément un discours manichéen et parlent plutôt d'attitude prudente.
On vit dans les ondes depuis longtemps (tv, radio, téléphones sans fil) mais j'ai cru comprendre que celles des portables sont plus sujettes à caution.
Si chacun vivait à une distance raisonnable des antennes relais et faisait un usage raisonnable du téléphone, je pense que ça passerait...
Mais quand on est toute la journée avec, qu'on vit sous les antennes ... quid ?


Un peu comme pour les lignes THT: passer dessous tous les jours ne fait rien, vivre dessous semble tout de même donner un cancer du sang...


Le corps humain peu apparemment absorber et traiter sans dommage une certaine quantité de "poisons"... le problème est quand les doses quotidiennes dépassent cette capacité.
Dans ce domaine, les ondes ne sont malheureusement pas les seuls empoisonnements: on bouffe des poisons, on en respire (dedans comme dehors), on s'en imprègne, on nage dedans et ils nous irradient...
paix et félicité

 
4  JeromeJ le

Moi un truc qui me tracasse un peu plus c'est quand même la prolifération d'ondes qui, individuelles, sont peut-être seulement un peu dangereuses. Mais avec la prolifération, ne peut-on pas alors dire que c'est comme si pour finir on vivait tous à côté de l'antenne ? ;) aha


T'as raisons pour ta dernière touche "paix et félicité", une onde très mauvaises est celle qu'on émet nous même ;) les ondes négatives (pis pouf ça crée des cercles vicieux, etc) alors, moi ràf, je souris et j'suis content voilà :D


Mais je vais quand même me méfier des ondes potentiellement mauvaises (gsm, wifi, ...) et tenter de les minimiser :p

 
5  deadalnix le

Tu oublies un détail. Un tout petit détail sans importance hein ! C'est que plus il y a d'antennes, moins on est exposés aux ondes.


La raison est fort simple : il y a deux émetteurs dans l'histoire, l'antenne et le téléphone. Or, typiquement la puissance reçue diminue en fonction du rayon au cube. Pour ceux qui sont allergique aux maths, ça signifie que ce qu'on prend dans la tronche provient de notre téléphone, l'antenne c'est peanut.


Or, Plus l'antenne est loin, plus le téléphone est obligé d'émettre fort. Rajouter des antennes, et donc réduire la distance (en moyenne) entre un utilisateur et l'antenne permet de réduire l'exposition de l'utilisateur et son entourage.


Ça laisse rêveur sur la qualité du débat, et l'efficacité des actions des assos comme les robin des toits.

 
6  Bronco le

Je ne l'oublie pas, c'est un des arguments des techniciens et il semble assez logique... Mais quid de l'impact quand tu vis dans l'appart juste sous une antenne-relais ? (je pose simplement la question, je n'en sais rien)


Et de toutes façons, ça ne change pas grand-chose au thème global de ce billet: que l'économie de marché prévaut sur l'intérêt des citoyens et qu'on cherche sans arrêt à nous donner envie de plus/mieux/plus moderne/plus rapide/plus la classe etc... sans se demander si c'est la meilleure voie.


Le pire, c'est que ça marche souvent: on a ENVIE de consommer...


Et si on n'en veut pas ou que ça ne marche pas trop, on entend des commerciaux dire à la télé que c'est parce que "les gens n'ont rien compris", comme on l'a entendu il y a quelques années au début de la 3G... quand ça ne décollait pas...

 
7  JeromeJ le

On a envie de consommer ? Mmmouais :/


C'est l'offre qui crée la demande hein …


De plus on est plongés dans un climat permanent, on nous pousse à la consommation jusqu'à nous faire croire (inconsciemment) qu'acheter c'est être heureux (après tout ils font bien du neuromarketings ;)) … Les gens sont névrosés car ils ne sont pas dans la "normalité" dictée par la sacro sainte télévision et sous la pression des idiots utiles (eux-même névrosés) qui se moqueront de toi si tu n'es pas à la mode.


Du coup on a des problèmes d'identification, l'égo devient maître, on fait tout pour "se sentir exister" (au lieu de juste apprécier la vie :) et les bonheurs simples), "j'ai donc je suis", on se moque des autres (afin d'inconsciemment se sentir meilleur), etc. Sympa comme cercles vicieux non?


Sachant ça, même si ça donne une vision noire de la réalité, ce n'est qu'à partir d'un moment qu'on connaît l'existence d'un problème (et sa vraie nature) qu'enfin on peut espérer y faire quelque chose :)


Nous sommes tous influencés par notre entourage, notre passé, etc… Mais ça veut aussi dire qu'on influence les autres :D Ça veut dire qu'une fois qu'on a compris ça, c'est à nous de créer des cercles vertueux (sourire, s'entraider, …) si on veut que les choses s'améliorent


:D <3

 
8  Valentin le

Quand tout le monde sera mort, ils pourrons dire: "Vous voyez bien qu'on a eu raison d'attendre, maintenant, au moins, on est sûr !"

 

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