http://dicocitations.lemonde.fr/citations/citation-65314.php
« La liberté d'opinion est une farce si l'information sur les faits n'est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l'objet du débat. »
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http://www.sammyfisherjr.net/Shaarli/?QkNPcg
Oui, Brassens est un reflet typique de son époque... Je vais réagir en prof:
Je dirais qu'on peut l'écouter aujourd'hui à condition de mettre ses propos en perspective et montrer en quoi ils sont contestables.
Ben tu l'as fait... ;-) Merci
Au passage, nous ne sommes pas responsables des erreurs de nos aïeux mais ce n'est pas une raison pour ne pas les corriger ;-)
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https://www.youtube.com/watch?v=QC6Zw_w_1TE
>Histoire de ma terre en pleurs
Mais les choses ici prennent une telle ampleur
Les fils partent avant les pères, y a trop de mères en sueur
Quand les fusils de la bêtise chantent le même air en cœur
Le mangeur d'âme à chaque repas s'abreuve de nos rancœurs
Je l'entends toutes les nuits, las des fantòmes qui la hantent, las de leurs complaintes,
Tellement que des fois elle en tremble
Par le sang de la haine, constamment ensemencée,
Au pas cadencé, quand ce dernier chasse le vent hors des plaines
Rien n'a changé depuis, où je vis, Juifs, Catholiques,
Musulmans, noirs ou blancs, fermez vos gueules, vous faites bien trop de bruit
Comme ces orages dont l'eau se mêle à nos larmes, et leurs chocs
Sur le sol aride dont l'uranium à voler l'âme
Je veux pas d'une ville au cimetière plus grand que la surface habitable
Même si paraìt que de l'autre coté tout est plus calme, plus stable
Je veux pas qu'après le jour J, les survivants survivent sous le néon,
Trop proches du néant, car le soleil les prive de rayons
Les artères pleines d'amer comme un caddy au Géant,
On charge, on charge, à la sortie c'est tout dans les dents
J'crois que c'est dans l'air du temps, chacun cherche son bouc émissaire
Ouais, d'une simple vie ratée à l'envoi d'une bombe nucléaire
L'amour manque d'air dans leur monde, nous on suffoque, tout ce qu'on supporte,
Ca pressurise, et c'est les psys qui vont exorciser, que quelqu'un me dise,
Si j'ai des chances de voir enfin la paix exigée. Qu'un jour les abrutis s'instruisent,
Perché sur ma plume, j'attends c' moment observe ce bordel
De petites flammes montées au ciel, pour elle j'ai saigné ce gospel
Héra se barre à tire d'ailes; las de la sève qu'on tire d'elle
On clame tous ce qu'on l'aime, mais aucun de nous n'est fidèle
Jalousie et convoitise, se roulent de grosses pelles
Quand les problèmes viennent, on règle ça à coup de grosses pêches
Et pendant ce temps là, certains amassent des sous par grosses bennes
Devine qui est ce qui creuse mais avec des plus grosses pelles
Quand est ce qu'on y arrive, là où le bonheur désaltère
Mon futur se construit, sans cris, sans mecs à terre,
Ni de centrale en fuite rien sur le compteur Geiger
Et finalement conscient qu'ici, on est que locataire
Tu parle d'une location, regarde un peu ce qu'on en a fait
Quand le vieux fera l'état des lieux, on fera une croix sur la caution
On aurait du le rendre comme on nous l'a donné,
Clean, sans taches, et innocent comme un nouveau né,
Seulement les nòtres meurent de faim en Afrique
Et y a pas assez de fric pour eux
Alors la dalle faudra la tempérer
Les hommes tombent sous les rafales racistes,
Mais on peut rien pour eux,
Alors les balles faudra les éviter
Le cul devant la télé, occupé à rêver,
Le doigt poser sur la commande, on se sent exister
On râle, on gueule, on vote, espérant que ça va changer
Mais dresse tes barricades et tu les verra tous hésiter
Garni d'incompréhension et de stèles géantes,
Le globe rêve de compassion et de bourgeons renaissant sur ses branches
Les mêmes qu'on laissera crever un soir de décembre, dans le silence,
Juste un bout de carton pour s'étendre,
Tout le monde a ses chances, de quelle planète vient celui qu'a dit ça ?
Un homme politique, je crois, live de Bora Bora
Pendant que les foyers subissent, façon Tora-Tora,
Mais bon c'est bien trop bas, alors forcément il ne nous voit pas
Paroles et paroles et paroles, ils ont promis monts et merveilles,
Mais les merveilles se sont envolées,
Il reste que des monts, mais c'est raide à grimper
Et au sommet, y a que des démons en costumes cendrés
Et en bas, c'est les jeux du cirque, César Avé
Parce qu'on va se faire bouffer par des fauves qu'ils ont dressés
On note une sévère chute de sang sur la mappe, une montée d'air noir
Un jour on payera cher pour une bouffée d'air pur
Ici c'est chacun sa culture, chacun son racisme
Seulement sur fond blanc, c'est le noir qui reste la meilleure cible
Les temps changent c'est sur, mais y a toujours des irascibles
Ils ont le bonjour d'Henry, d'Arron, Mormeck et Zinédine
A l'heure où les gens dìnent,
Y en a encore trop cherchent, pour eux pas de 8 pièces, ils crèchent au parking
Tout le monde s'en indigne,
Ca dévalue le quartier, ça effraye mémé,
Et on sait bien ce que mémé va voter
Du haut de leurs tours de biz', droites comme la tour de Pise
Jumelles sur le pif, ils fractionnent, divisent à leur guise
On s'étonne ensuite que ça finisse en fratricide
Car tout ce qui compte c'est de gonfler les commandes de missiles
Vive la démocratie, celle qui brandit la matraque, face à des pacifistes,
T'es pas d'accord, on te frappe,
Multirécidivistes : c'est jamais ceux là qu'on traque
Ils vivent en haut des listes et mettent leurs tronches sur les tracts
Ce monde agonise, vu ce qu'on y fait, c'était prévisible
Comme la goutte sur le front, dès que la merde se profile
Mais la peur atrophie les coeurs, peur de tout ce qu'on connaìt pas
Alors on se barde de préjugés débiles
De partout les extrêmes dominent, en prime time,
A chaque fois qu'ils déciment une famille
Et bien avant ces régions où sévit la famine
Image trop crue pour un beauf devant sa viande trop cuite
Lui qui croyait que l'Euro ferait beaucoup d'heureux,
Pour les vacances faudra attendre un peu ou gagner aux jeux
Mais là c'est pas trop l'heure, demain très tòt y a le taf'
Comprend ce monde va trop vite, aucune chance qu'on le rattrape
Sur la route des principes, ils ont mis des pièges à Loups,
Des gilets dynamites, et des scuds y en a un peu partout
Faudra faire gaffe aux mines, aux puits d'où la mort s'écoule
Il a beau être vif, mais à la longue il évitera pas tout
Et un de ces quatre il finira par tomber,
J'espère qu'il y a aura quelqu'un pour aider le prochain à se relever
J'espère qu'il sera pas comme le notre, aigri et crever
Et j'espère surtout que celui-là essayera pas de se faire sauter
Tu sais, on vit dans la télé,
Le globe s'est fêlé,
Ils servent de l'emballé mais en vrai c'est la mêlée
On s'prend à espérer des choses simples
Mais leur fabrique à peur s'est mise en branle
Tout ça pour les dérégler
Cris sans cicatrices, terreur dans la matrice
Ils disent qu'une vie de plus à New York Paris Londres ou Madrid
Alors c'est comme ça une échelle dans la peine
On aime ces catastrophes quand des gens manquent à l'appel
Surtout s'ils nous ressemblent, on les filme à la morgue,
Et nous dans les sofas content d'échapper à la mort,
Il reste dans les cœurs l'anomalie appelée peur
Et grâce à ça de toute part ils ont recours à la force,
C'est une révolution, cette fois elle est de droite
Voilà pourquoi le chantage à l'emploi dans pleins de boìtes
Voilà pourquoi ils veulent à tout prix implanter la croix
Et face à la télé souvent on les croit dans leur droit,
Ils disent c'est humanitaire
Mais ils niquent les mers et la terre pour chaque écart c'est la guerre
Si le quotidien est précaire,
C'est qu'ils nous dressent à être délétères et se contenter de joies éphémères
Si l'Afrique est en colère, c'est parce que les trusts la pillent
Seuls les généraux corrompus coopèrent et jouent des vies au poker
Est-ce que la rancœur et le désir d'revanche est tout ce qu'on leur a offert?
On parle du droit des femmes quand leurs maris les frappent,
Avec des clichés religieux sortis tout droit des fables
Comme ci ici elles étaient bien depuis le Moyen-Âge
Mais c'est en 46 que c'est ouverte une nouvelle page
Maintenant elles nous valent, on dit dans les ouvrages
Pourquoi elles touchent moins de pognon à compétences égales?
Pourquoi elles seraient moins faites pour êtres responsables ?
Alors qu'elles nous ont tous torché le cul nu dans le sable
On force sur la boisson, parie sur les canassons
Mais la réalité c'est qu'ils nous font bouffer du poison
Et dans l'hòtel du bonheur beaucoup font la valise,
L' espoir tué par des fanatiques libéralistes
Pas de bombes sales, ni de grosses salves
La stratégie est simple ils exploitent et ils affament
Quand on les voit à la télé ces cons ont l'air affables
Mais le monde est à genoux quand ces bandits sont dix à table
Des comptes sous faux noms ils prétendent agir au nom de la liberté
Mais c'est la monarchie du pognon
La France et les States par factions interposées
Se livre une guerre en Afrique, et tu veux rester posé?
Freedom par-ci démocratie par-là
Mais j'ai maté sous la table et j'ai vu que c'était que des palabres
La vrai mafia non la cherche pas en Calabre ni dans ce bled
Où dans les quartiers pauvres à quarante ans on tombe malade
A fumer du mauvais tabac et manger de la merde
Où le xanax fait un tabac avec l'alcool fort
Les rues deviennent des grosses forges
Et le métal y est commun monté sur grosses crosses
La violence au quotidien de tant de gosses pauvres
Et moi j'attends l'apocalypse après cette apostrophe
J'en ai marre de tous ces mensonges qu'ils colportent
Pour les servir, dans de nombreux cas il y a mort d'homme
Tous terroristes j'entend leurs théories
Porter le sacrifice pour des principes c'est horrible
Les mòmes survivent nourris à l'eau et au riz
Pendant que leur pouffes se baladent à Aspen ou St Morritz
La flore crame la faune canne
Dis, c'était des barbus qui lâché l'agent orange sur le nord Vietnam ?
Non c'était les boys mais qui peut m'indiquer la justesse d'une cause
En partant de là chacun écrit ses droits
Désolé je trouve aucune excuse à Hiroshima
On peint l'histoire comme on colorie vite une image
Et peut importe qui se fait tuer chaque fois je le vit mal
On croit en nos gendarmes qui servent et nous protègent
Du moins, est ce au Rwanda quand ils jouent du lance-roquettes?
Pour placer le pantin qui conviendra a la France
Une casserole de plus au ministère de la défense
Il se crêpe le chignon au fond ils sont ignobles
Sur la conscience des députés y en a plus d'un million
"Quand ils font les aiguilles nos politiques ont des chignoles"
Défilent sur des chars le 14, ils se pignolent au son de la marseillaise
Et d'une imagerie guerrière qu'ils veulent gentiment refiler aux élèves de leur appart dans le 16
On voit un tableau différent : ils disent croire en dieu mais croit en ce qu'ils possèdent
Ils trouvent même pas un corps dans les ruines du world-trade mais sortent des débris le passeport de Mohamed
Je peux plus exprimer combien on trouve ça grotesque
Tu comprends pourquoi ça, le désir dans les bibliothèques
Au collège de le vie ils jouent les profs d'histoire
Et abreuvent le quotidien de milles sornettes illusoires
On a bati une forteresse on l'a nommée Alamut
Coincé physiquement entre garde à vue et garde à vous
Compte tenu de la pression patriotique j'admire les gens de gauche en Israël, en Amérique
Est ce qu'on vaut mieux en France
Désolé si j'insiste mais regardons nous franchement,
On est aussi racistes, ensuite on vend de la liberté au marché public,
Putain le drame avec les valeurs de la république.
La république, elle passe ces week-end en régate
Puis se prostitue de toutes parts pour un airbus ou une frégate,
Elle exécute dans une grotte des opposants canaques
Et mange à table avec des gars style Giancanna
Puis explose le rainbow warrior
Et dessine les frontières du tiers monde à la terrasse du Mariot,
Sponsorisent les fanatiques aux 4 coins du monde,
Les entraìnent aux combats et manipuler les bombes
Le collier casse, ces cons échappent à tous contròles
Et quand ils mordent la main du maìtre alors on crie aux monstres.
Ils discutent notre futur autour d'un pichet
Pour notre sécurité, zarma, ils veulent nous ficher.
C'est la france de derrière les stores
Et j'en ai marre de me faire gruger
Par des tronche de dispensés de sport.
Je me bats pas pour la Porsche mais pour un meilleur monde
Avec mes petits bras
Souvent à cette époque ou la terreur gronde
Ou la frayeur monte, je travaille sur moi chaque seconde
Pour être un meilleur homme.
On vit en ces temps où dans un taudis de Paris.
36 gosses meurent brûlés vifs quand les demandes en HLM dorment
Depuis des années dans les archives
Alors que des employés de la mairie en obtiennent avec terrasse et parking
T'appelle pas ça du racisme?
Après ils pleurent quand perdu on revient aux racines.
Ils ont caricaturés nos discours radicaux
Et l'ont résumé par wesh wesh ou yo yo !
Nous complexés, si peu sûr de soi,
On s'interpelle entre nous, comme rital, rebeu ou renoi.
Chaque jour, la grande ville resserre l'étreinte
Et tu peux voir les noms des nòtres évaporés écrits sur des trains.
Ma vie, un mic, une mix-tape, loin des ambitions
De ce qui sera élu président en 2007
J'adore ce moment où il dévoile le minois
De qui devra tailler des pipes monumentales aux chinois.
A défaut d'argent putain, donnons du temps,
Dans nos bouches le mot liberté devient insultant
Car c'est les soldats qui le portent et non plus le vent
Comme si le monde était rempli de cruels sultans.
Mécontent des schémas qu'on nous propose, je cultive maintenant
Les roses dans mon microcosme.
Mesure les dégâts minimes que mon micro cause.
Ca ne peut qu'aller mieux alors j'attends la fin de leur monde
Merci les gars... ../.http://warriordudimanche.net/plugins/WDD_replace/img/normal/sad.png Via MidjeySource image
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«...l’ennemi n’est pas le troll ni le nain, mais le scélérat, le nuisible, le lâche, le porteur de haine, celui qui commet des méfaits en les qualifiant de bienfaits.»
(Jeu de nains)
Et comme je n'ai pas très envie d'aller voter Macon (exprès) pour contrer Lepen mais que j'ai mauvaise conscience quand même:
«Vous n’avez peut-être pas dit « oui », mais vous n’avez pas dit « non ! » assez fort» (Pratchett, Jeu de Nains)
Peut-être faut-il au moins dire «non» ?!Source image
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Les élections, citation de Pratchett (wink à @e_jambon )
«il ne devient pas roi parce que tout le monde l’aime bien mais parce que personne ne le déteste assez»
Pratchett,Terry dans Disque-monde 25 Le cinquième éléphantSource image
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«Le premier avril, c'est le seul jour où les gens vérifient une info avant de la croire»
so true...Via SammyFisherSource image
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http://felina.pagesperso-orange.fr/doc/extr_dr/desproges.htm
Réquisitoire contre Jean-Marie Le Pen
par Pierre Desproges - 28 septembre 1982
[ Les Réquisitoires du Tribunal des Flagrants Délires - Tome 1 - Seuil-France-Inter - 11-2003 ]
>Françaises, Français,
Belges, Belges,
Extrémistes, Extrémistes,
Mon président français de souche,
Mon émigré préféré,
Mesdames et Messieurs les jurés,
Mademoiselle Le Pen, mademoiselle Le Pen,
Mademoiselle Le Pen, madame Le Pen,
Public chéri, mon amour.
Comme j'ai eu l'occasion de le démontrer, ici même, récemment, avec un brio qui m'étonne moi-même malgré la haute estime en laquelle je me tiens depuis que je sais qu'il coule en mes veines plus de 90 % de sang aryen et, moins de trois grammes de cholestérol, les débats auxquels vous assistez ici, quotidiennement, mesdames et messieurs, ne sont pas ceux d'un vrai tribunal. En réalité, je le répète, ceci est une émission de radio. Qui pis est, une émission de radio dite comique. Ou au moins qui tente de l'être.
Alors le rire, parlons-en et parlons-en aujourd'hui, alors que notre invité est Jean-Marie Le Pen. Car la présence de Monsieur Le Pen en ces lieux voués le plus souvent à la gaudriole para-judiciaire pose problème. Les questions qui me hantent, avec un H comme dans Halimi sont celles-ci :
Premièrement, peut-on rire de tout ?
Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ?
A la première question, je répondrai oui sans hésiter, et je répondrai même oui, sans les avoir consultés, pour mes coreligionnaires en subversions radiophoniques, Luis Rego et Claude Villers.
S'il est vrai que l'humour est la politesse du désespoir, s'il est vrai que le rire, sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s'il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors, oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout. De la guerre, de la misère et de la mort. Au reste, est-ce qu'elle se gêne, elle, la mort, pour se rire de nous ? Est-ce qu'elle ne pratique pas l'humour noir, elle, la mort ? Regardons s'agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance, qui vivent à cent à l'heure. Ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d'un coup, ça s'arrête, sans plus de raison que ça n'avait commencé et, le militant de base, le pompeux PDG, la princesse d'opérette, l'enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu'au bout de ton cancer, tous, nous sommes fauchés, un jour, par le croche-pied de la mort imbécile et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot. Alors, qu'elle autre échappatoire que le rire, sinon le suicide ? Poil aux rides ?
Donc, on peut rire de tout, y compris de valeurs sacrées, comme par exemple, le grand amour que vit actuellement le petit roi inamovible de la défense passive, ici présent. Elle s'appelle Marika, c'est la seule aryenne qu monde qui peut le supporter, ce qu'on comprendra aisément quand on saura qu'il s'agit de la poupée gonflable et peau de morue suédoise que sa tata Rodriguez lui a envoyé de Lisbonne en paquet fado.
Deuxième question : peut-on rire avec tout le monde ?
C'est dur… Personnellement, il m'arrive de renâcler à l'idée d'inciter mes zygomatiques à la tétanisation crispée. C'est quelquefois au-dessus de mes forces, dans certains environnements humains : la compagnie d'un stalinien pratiquant me met rarement en joie. Près d'un terroriste hystérique, je pouffe à peine et, la présence, à mes côtés, d'un militant d'extrême droite assombrit couramment la jovialité monacale de cette mine réjouie dont je déplore en passant, mesdames et messieurs les jurés, de vous imposer quotidiennement la présence inopportune au-dessus de la robe austère de la justice sous laquelle je ne vous raconte pas. Attention, ne vous méprenez pas sur mes propos, mesdames et messieurs les jurés : je n'ai rien contre les racistes, c'est le contraire, comme dirait mon ami le brigadier Georges Rabol qui, je le précise à l'intention des auditeurs qui n'auraient pas la chance d'avoir la couleur, est presque aussi nègre que pianiste. Dans Une journée particulière, le film d'Ettore Scola, Mastroianni, poursuivi jusque dans son sixième par les gros bras mussoliniens, s'écrie judicieusement à l'adresse du spadassin qui l'accuse d'anti-fascisme : "Vous vous méprenez, monsieur : ce n'est pas le locataire du sixième qui est anti-fasciste, c'est le fascisme qui est anti-locataire du sixième."
"Les racistes sont des gens qui se trompent de colère", disait, avec mansuétude, le présidant Senghor, qui est moins pianiste, mais plus nègre que Georges Rabol. Pour illustrer ce propos, je ne résiste pas à l'envie de vous raconter une histoire vraie, monsieur Le Pen, cela nous changera des habituelles élucubrations névropathiques inhérentes à ces regrettables réquisitoires.
Je sortais récemment d'un studio d'enregistrement, accompagné de la pulpeuse comédienne Valérie Mairesse avec qui j'aime bien travailler, non pas pour de basses raisons sexuelles, mais parce qu'elle a des nichons magnifiques.
Nous grimpons dans un taximètre sans bien nous soucier du chauffeur, un monotone quadragénaire de type romorantin, couperosé de frais, et poursuivons une conversation du plus haut intérêt culturel, tandis que le taxi nous conduit vers le Châtelet. Mais, alors que rien ne le laissait prévoir et, sans que cela ait le moindre rapport avec nos propos, qu'il n'écoutait d'ailleurs pas, cet homme s'écrie soudain :
"Eh bien moi, les Arabes, j' peux pas les saquer."
Ignorant ce trait d'esprit sans appel, ma camarade et moi continuons notre débat. Pas longtemps. Trente secondes plus tard, ça repart :
"Les Arabes, vous comprenez, c'est pas des gens comme nous. Moi qui vous parle, j'en ai eu comme voisins de palier pendant trois ans. Merci bien. Ah, les salauds ! Leur musique à la con, merde. Vous me croirez si vous voulez, c'est le père qu'a dépucelé la fille aînée ! Ça, c'est les Arabes."
Ce coup-ci, je craque un peu et dis :
"Monsieur, je vous en prie, mon père est arabe.
Ah Bon ? Remarquez, votre père, je dis pas. Il y en a des instruits. On voit bien que vous êtes propre et tout. D'ailleurs, je vous ai vu à Bellemare."
A l'arrière, bringuebalés entre l'ire et la joie, nous voulons encore ignorer. Las ! La pause est courte :
"Oui, votre père je dis pas. Mais alors, les miens d'Arabes, pardon. Ils avaient des poulets vivants dans l'appartement et ils leur arrachaient les plumes rien que pour rigoler. Et la cadette, je suis sûr que c'est lui aussi qui l'a dépucelée. Ça s'entendait. Mais votre père, je dis pas. De toute façon, les Arabes, c'est comme les Juifs. Ça s'attrape que par la mère."
Cette fois-ci, je craque vraiment :
"Ma mère est arabe.
Ah bon ? La Concorde, à cette heure-là, y a pas moyen. Avance, toi, eh connard ! Mais c'est vert, merde. Retourne dans ton 77 ! Voyez-vous, monsieur, reprend-il, à mon endroit, à mon derrière, voulez-vous que je vous dise ? Il n'y a pas que la race. Il y a l'éducation. C'est pour ça que votre père et votre mère, je dis pas. D'ailleurs, je le dis parce que je Le Pense, vous n'avez pas une tête d'Arabe. Ça c'est l'éducation. Remarquez, vous mettez un Arabe à l'école, hop, y joue au couteau. Et il empêche les Français de bosser. Voilà, 67, rue de la Verrerie, nous y sommes. Ça nous fait trente-deux francs."
Je lui donne trente-deux francs.
"Eh, eh, vous êtes pas généreux, vous alors, et le pourliche !
Ah, c'est comme ça, me vengeais-je enfin, je ne donne pas de pourboire aux Blancs !"
Alors, cet homme, tandis que nous nous éloignons vers notre sympathique destin, baisse sa vitre et me lance :
"Crève donc, eh, sale bicot."
A moi, qui ai fait ma première communion à la Madeleine !
Voilà, mesdames et messieurs les jurés, voilà un homme qui se trompait de colère. Le temps qui m'est imparti socialiste, mais pas national, c'est toujours ça de pris, ainsi que la crainte de quitter mon nez rouge pour sombrer dans la démonstration politico-philosophique m'empêchent de me poser avec vous la question de savoir si ce chauffeur de taxi était de la race des bourreaux ou de la race des victimes ou les deux ou, plus simplement, de la race importune et qui partout foisonne, celle, dénoncée par Georges Brassens, des imbéciles heureux qui son nés qui sont nés quelque part :
"Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire,
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares,
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre,
Les imbécil's heureux qui sont nés quelque part."
Aussi laisserai-je, maintenant, la parole à mon ami Luis Régo, qui poussa, naguère, ici même, le plus troublant des cris d'alarme : "Les chiffres sont accablants : il y a de plus en plus d'étrangers dans le monde."
Pierre Desproges
[ Les Réquisitoires ont été prononcés par Pierre Desproges (le procureur) sur l'antenne de France Inter dans le cadre de l'émission Le Tribunal des Flagrants Délires, émission imaginée et produite par Claude Villers (le président) et Monique Desbarbat avec Luis Rego (l'avocat). ]
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https://lehollandaisvolant.net/?mode=links&id=20170203233717
«Un imbécile qui marche va plus loin qu'un intellectuel assis.»
J'ajouterais quand même: «Mais il ne va sans doute pas dans la bonne direction...»
../.http://warriordudimanche.net/plugins/WDD_replace/img/medium/pfch.png Source image
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http://www.revue-ballast.fr/labecedaire-de-bensaid/
> Le capitalisme global accorde aux individus la liberté – étroitement surveillée – de consentir à la logique implacable de la mondialisation marchande. Quelle est la liberté du chômeur sacrifié sur l’autel des cours boursiers ?
> Il y a leur Non et le nôtre, résolument incompatibles. Michel Rocard lui-même admet piteusement aujourd’hui s’être « mépris sur le Non au référendum sur le traité constitutionnel européen : ce n’était pas un refus de l’Europe, c’était un Non à la dérégulation du marché du travail ». Tardive lucidité ! En attendant, la construction d’une Europe libérale conçue comme une machine à briser les acquis sociaux aura réussi à compromettre l’idée européenne auprès de millions de travailleurs.
> Quand les travailleurs et les peuples résistent, quand la loi libérale ne passe plus, l’Union européenne fait donner le pouvoir judiciaire pour passer en force et autoriser le marché à dicter sa loi.
> Personne ne peut dire à quoi ressembleront les révolutions du XXIe siècle. En tant que système dominant, le capitalisme n’a que quelques siècles. Il n’est pas éternel. Il finira, pour le meilleur ou pour le pire. Car nous entrons dans une crise de civilisation de longue durée, où la réduction du monde à une mesure marchande est de plus en plus irrationnelle et misérable. L’essentiel, c’est de donner sa chance à la part non fatale de l’histoire.
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http://www.revue-ballast.fr/labecedaire-de-george-orwell/
> La seule chose au nom de laquelle nous pouvons combattre ensemble, c’est l’idéal tracé en filigrane dans le socialisme : justice et liberté. Mais ce filigrane est presque complètement effacé. Il a été enfoui sous des couches successives de chicaneries doctrinales, de querelles de parti et de "progressisme" mal assimilé, au point de ressembler à un diamant caché sous une montagne d’excréments
> Le fascisme n’a pas de contraire réel excepté le socialisme. On ne peut pas se battre contre le fascisme au nom de la "démocratie" parce que ce que nous appelons démocratie, dans un pays capitaliste, ne peut exister que tant que les choses vont bien ; dans les moments de difficulté, elle se transforme immédiatement en fascisme.
> Il y a une expression qui est fort en vogue dans les milieux politiques de ce pays : "Faire le jeu de". C’est une sorte de formule magique ou d’incantation, destinée à cacher les vérités dérangeantes. Quand on vous dit qu’en affirmant telle ou telle chose vous "faites le jeu" de quelque sinistre ennemi, vous comprenez qu’il est de votre devoir de la boucler immédiatement.
> Derrière tous les discours dont on nous rebat les oreilles à propos de l’énergie, de l’efficacité, du devoir social et autres fariboles, quelle autre leçon y a-t-il que "amassez de l’argent, amassez-le légalement, et amassez-en beaucoup" ? L’argent est devenu la pierre de touche de la vertu. Affrontés à ce critère, les mendiants ne font pas le poids et sont par conséquent méprisés.
>J’entends avant tout par "nationalisme" cette façon d’imaginer que les hommes peuvent être l’objet d’une classification semblable à celle des insectes, et que des millions ou des dizaines de millions d’entre eux peuvent ainsi être, en bloc et avec une parfaite assurance, étiquetés comme "bons" ou "mauvais". […] Le nationalisme est indissociable de la soif de pouvoir.Source image
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http://www.revue-ballast.fr/labecedaire-de-pierre-bourdieu/
> tous les mouvements de contestation de l’ordre symbolique sont importants en ce qu’ils mettent en question ce qui parait aller de soi ; ce qui est hors de question, indiscuté. Ils chahutent les évidences.
> Il n’y a pas un racisme, mais des racismes : il y a autant de racismes qu’il y a de groupes qui ont besoin de se justifier d’exister comme ils existent.
> Aussi bien dans les relations entre nations qu’à l’intérieur de celles-ci, l’universalisme abstrait sert le plus souvent à justifier l’ordre établi, la distribution en vigueur des pouvoirs et des privilèges, — c’est-à-dire la domination de l’homme, hétérosexuel, euro-américain (blanc), bourgeois —, au nom des exigences formelles d’un universel abstrait (la démocratie, les droits de l’homme, etc.) dissocié des conditions économiques et sociales de sa réalisation historique ou, pire, au nom de la condamnation ostentatoirement universaliste de toute revendication d’un particularisme et, du même coup, de toute “communauté” construite sur la base d’une particularité stigmatisée (femmes, gays, Noirs, etc.)
> Combattre une politique visant à démanteler le Welfare State, c’est-à-dire combattre une politique qui détruit tous les acquis les plus progressistes du passé, c’est s’exposer à apparaître comme archaïque. Situation d’autant plus paradoxale que l’on est amené à défendre des choses que l’on souhaite au demeurant transformer, comme le service public, l’État national, les syndicats ou même l’école publique qu’il faut continuer à soumettre à la critique la plus impitoyable.
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«On n'est pas responsable des erreurs de nos ancêtres mais on peut essayer de les corriger» Leonora Miano
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Tout est dit
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Si j'ai une pomme, vous avez une pomme et qu'on les échange: chacun de nous a une pomme.
Si j'ai une idée, que vous avez une idée et qu'on les échange: chacun de nous a deux idées.
Magnifique.