au lieu de parler de "sortie de l'état d'urgence", le ministre a évoqué la "sortie de l'Etat de droit". Un lapsus gênant, alors que le gouvernement est accusé de vouloir réduire les libertés publiques au profit de la sécurité.
Ben oui, dire la vérité, il n'a pas l'habitude...
Fumier.
autre sources: http://www.bfmtv.com/politique/sortir-de-l-etat-de-droit-le-lapsus-de-gerard-collomb-1255289.html
Toujours dans l'idée de me noter les Macronneries:
Le choc:
Une réforme en cache une autre, à un rythme soutenu, depuis le début de l’été. Dans l’ombre des ordonnances sur le code du travail, le gouvernement d’Édouard Philippe a annoncé pêle-mêle une petite révolution fiscale au bénéfice des plus fortunés (les 10 % les plus riches empochent 46 % du gain, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques), un doublement du plafond de ressources pour les micro-entrepreneurs, qui accélérera l’« ubérisation », et la suppression partielle des contrats aidés.
Et cela va encore s’accentuer. Le budget 2018, qui sera dévoilé le 27 septembre, comportera une cure d’austérité jamais égalée : 20 milliards d’euros d’économies ciblant en priorité la santé, le logement et les transports. Et ce, pour pouvoir baisser les impôts de 10 milliards d’euros en un an. En particulier l’impôt sur les entreprises, réduit à 25 % des bénéfices, au diapason d’une tendance mondiale au moins-disant fiscal. Un plan de privatisation va également être engagé pour vendre les participations de l’État dans les dernières entreprises stratégiques où il en détenait encore. Et la Française des jeux, entreprise ô combien sensible, ne devrait pas échapper à cette grande braderie. Cette opération doit dégager quelques milliards pour financer un plan d’investissement dans « l’innovation », qui comblera les nombreux amis d’Emmanuel Macron dans la « french tech ».
Le gouvernement vient également d’annoncer un plan de relance du logement, qui doit faire la part belle à la spéculation immobilière en réduisant les normes écologiques et sociales (par exemple, l’accessibilité handicapés), afin de dynamiser la construction de logements à bas coût. Enfin, il devrait annoncer, le 28 septembre, une reprise en main de l’assurance-chômage adossée à un renforcement du flicage des demandeurs d’emploi. Une véritable révolution libérale !
On le croyait seulement gaffeur. On le découvre provocateur. La tirade athénienne d’Emmanuel Macron dénonçant « les fainéants, les cyniques et les extrêmes » en dit long sur la personnalité du jeune Président, qui semble décidément envahi par un sentiment de toute-puissance. Elle corrige rudement l’image valorisante, presque suave, qu’il s’était appliqué à donner de lui. Car le doute, cette fois, n’est plus permis. Lundi, veille de la journée de manifestation contre la loi travail, il a même enfoncé le clou, désavouant ses plus proches amis qui tentaient laborieusement d’atténuer les effets de cette sortie psychologiquement et politiquement désastreuse. Oui, les « fainéants », ce sont bien les opposants à ses réformes, les manifestants, les syndicalistes, les salariés… Une fainéantise « de classe » en quelque sorte. La paresse endémique de tous ceux qui osent défendre leurs intérêts de salariés, de retraités, d’étudiants…
Du coup, on relit avec d’autres yeux les « maladresses » précédentes, parfois suivies d’excuses. On se souvient des salariés de Gad qualifiés « d’illettrés ». On n’a pas oublié le « ayez envie de devenir milliardaires » à l’adresse des jeunes, version moderne du « enrichissez-vous » de Guizot ; ni la vie des entrepreneurs « plus dure que celle des ouvriers ». Ni non plus ce méchant conseil lancé à un syndicaliste qui arborait un T-shirt militant : « La meilleure façon de se payer un costume, c’est de travailler ! » En vérité, Macron, c’est du brutal, comme aurait dit Michel Audiard.
[...]
Macron, « l’ultra-moderne », qui veut individualiser, numériser, ubériser, flexibiliser, tient finalement un langage d’Ancien Régime. Ou, à tout le moins, de cette bourgeoisie qui, grosso modo jusqu’à la guerre, dominait la France des idées, enracinée dans la certitude que l’injustice sociale n’était que l’appellation marxiste (ou « bolchevique ») de l’inégalité biologique. On lui trouverait presque quelque ressemblance avec Fillon, symbole de la vieille France rancie. Un militant syndical ou un défenseur du code du travail est un flemmard. Et il suffit, pour devenir milliardaire, de le vouloir vraiment.
La fin de la limitation du nombre de CDD renouvelables (deux fois) et de leur durée (deux ans) : désormais, la loi ne fixe plus les règles d’usage du CDD, les branches professionnelles en décideront, secteur par secteur. Par exemple, on pourra décider que dans l’informatique ou le commerce, on pourra enchaîner 4 ou 5 CDD d’affilée, et qu’ils pourront durer 3 ou 4 ans. Précarité bonjour.
L’introduction du CDI de chantier (jusqu’ici réservé au secteur du BTP): le salarié signe le fait qu’il pourra être licencié lorsque l’activité décruera. Ni les avantages du CDI (indemnités de licenciements), ni ceux du CDD (prime de précarité).
Davantage de décisions internes: les primes (ancienneté, treizième mois… des parts de salaires significatives) et l’agenda social, c’est-à-dire la fréquence des négociations à l’intérieur d’une entreprise. Cela s’ajoute aux points qui avaient été apportés par la loi El Khomri : temps de travail, organisation des congés, heures supplémentaires.
Fin du délégué syndical: dans les entreprises de moins de 50 salariés (95 % des entreprises françaises), on pourra désormais se passer de délégué syndical pour négocier. À la place, un délégué du personnel sans organisation, sans formation et tout seul comme un con pourra « dialoguer » avec le patron pour fixer les conditions de vie de ses collègues.
Référendum à l’initiative du patron: Ce sera désormais possible dans les entreprises de moins de 20 salariés, sans délégué du personnel, parce qu’on est entre copains et qu’on peut se parler.
Fin de la CHSCT, cette instance représentative chargée de l’hygiène, de la sécurité et de la prévention des risques dans les entreprises de plus de 50 salariés: on veille les uns sur les autres, donc cet organe pensé suite aux grandes catastrophes minières du début du 20e siècle sera fusionné avec les comités d’entreprises et les délégués syndicaux.
Le compte pénibilité: dispositif qui permettait aux salariés qui travaillaient dans des conditions portant atteinte à leur santé de partir plus tôt à la retraite et de faire l’objet d’un soin particulier sera remplacé par un « compte professionnel de prévention », tellement plus joli comme terme. Ce nouveau compte ne donnera plus droit à la retraite d’office : il faudra se faire reconnaître une maladie professionnelle pour y avoir droit de plus les critères d’exposition à des substances chimiques, de port de charges lourdes, de postures pénibles ou d’exposition à des vibrations mécaniques sont retirés de la liste qui définit la pénibilité au travail.
Barémisation des indemnités prud’homales: désormais, en cas de licenciement abusif, un patron pourra savoir d’avance ce qu’il lui coûtera de virer un employé, même de façon abusive.