Traduttore, traditore... il pousse le concept un petit peu loin.
Des fans de SF dans le coin ? Et de HardSF ? Ahhh, alors y en a-t-il dans le lot qui ont eu affaire à «la mission Encelade» de Brandon Q. Morris ? ou du moins à sa traduction ?!
Vous vous en souviendriez, il me semble.
Je n'ai jamais vu une aussi piètre traduction... C'est bien simple, on croirait que l'éditeur a jugé bon de confier le travail de traduction au stagiaire de troisième...
Dès les premières confusions entre l'infinitif et le participe passé, un doute s'est installé: toutefois, vaillant et blindé par des années d'enseignement, j'ai pris le parti de continuer ma lecture malgré cette faute agaçante mais de plus en plus répandue y compris dans la presse...
Mais là, le traducteur se balance de la langue au point que c'en devient du trapèze volant !
Outre les accords et le participe passé, la personne a également une vision toute personnelle de la correspondance des temps faisant se côtoyer le présent/passé composé et l'imparfait/passé simple quand elle n'invente tout simplement pas des conjugaisons qu'on trouverait plutôt dans une rédaction de collégien accro au portable ( il n'est pas rare de trouver un «se plaigna» .)
Mais la torture à laquelle se livre le coupable ne s'arrête pas là:
«trente minutes s'étaient écoulaient...»
- «une patate de canapé» pour «potato couch» n'aura de sens que si vous parlez anglais... «une vraie larve» aurait sans doute été plus judicieux par exemple, voire «une vraie larve de canapé» si on souhaitait conserver l'image...
- «On va pour Encelade» pour «we're going for...» Dans le contexte, c'est plutôt le sens d'aller chercher qui aurait dû être retenu car à ce moment, il y a une tension pour savoir si la mission doit être abandonnée ou pas.
- une méconnaissance grave du français lui-même, et c'est là que j'ai décidé d'abandonner la lecture: un «Mais nous y allons comme même ?» digne du forum jeuxvideos.com qui m'a littéralement fait manquer un battement de coeur.
Mode vieux con ON
Plus ça va et moins j'en veux à nos collégiens (ou aux gens en général) pour leur orthographe parce que je me suis rendu compte de la relation pernicieuse que les français entretiennent avec elle et à quel point on a tendance à invalider le fond à cause de la forme.
MAIS
là il ne s'agit pas d'un quidam lambda mais d'un professionnel - ou de quelqu'un qui passera comme tel - et dont la langue et l'orthographe ont une fonction «modélisante» pour les lecteurs. Combien de fautes vont-elles être entérinées à cause de cet individu ?
C'est un peu comme les jeunes collègues que je vois arriver depuis quelques années et qui font des fautes dans toutes leurs phrases... pas des fautes sur ces mots dont on ne sait jamais s'il faut deux N ou un seul mais bien des fautes qui témoignent de la même méconnaissance de la langue. On doit corriger tous les bulletins d'une de mes collègues de maths, prof principale de la classe, à chaque conseil de classe... Ils sont plusieurs dans ce cas... Et ils écrivent tous les jours au tableau des traces écrites que les élèves doivent recopier scrupuleusement...
Et vous voulez savoir le pire ? Quand on fait la remarque à la collègue, elle se marre avec un «ben moi chus nulle en orthographe, haha...»
Dramatique...
Je vous laisse, je vais virer ce roman de ma liseuse...