Serie: Last of Us, la meilleure serie... tout court ?

Je viens de terminer last of us et je pense qu'il s'agit de la meilleure série que j'ai vue.

L'histoire

Je n'ai jamais joué au jeu ce qui fait que je n'avais aucun à priori, positif ou négatif. Toutefois, le scénario est solide, l'histoire bien racontée, les flashbacks particulièrement bien amenés... l'ensemble est cohérent et remarquablement bien rythmé. On ne s'ennuie pas, toutes les digressions servent la narration.

On retrouve beaucoup de références aux films de zombie mais tout est amené et utilisé de façon si subtile et intelligente que jamais on ne se dit «personne ne fait ça!». Mieux, on retrouve souvent le personnage en train de faire ce à quoi on pensait la minute d'avant... bâtir un scénar solide et une histoire qui tient la route avec des personnages qui font ce que ferait une personne normale à ce moment là: voilà une recette efficace pour maintenir le spectateur dans l'histoire.

Les personnages

Pas de manichéisme ici: difficile de juger et de condamner les personnages tant ils naviguent dans le gris. Ni bons ni méchants, juste des gens qui cherchent à survivre et la morale «habituelle» n'est pas forcément celle qu'on retient. Les personnages sont remarquablement humains, en particulier les personnages principaux, qui évoluent ensemble au fil des neuf épisodes.

Le jeu des acteurs

Il y avait longtemps que je n'avais pas vu d'aussi remarquables acteurs: Bella Ramsey et Pedro Pascal sont tout simplement exceptionnels. Leur jeu évolue tout le long des épisodes de façon très subtile et humaine. Les meilleurs moments se passent même de dialogues et leur jeu comble les non dits: on voit comment l'homme redevient progressivement père et comment la jeune adolescente devient petit à petit la fille du premier. C'est tout simplement magistral.

Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est l'absence de volonté de montrer des gens sublimes: au contraire, on se sent proche de ces personnages imparfaits, non maquillés et loin des gravures aux corps parfaits qu'on nous impose à chaque fois. On se sent proche d'eux et on les aime, plus sincèrement à chaque épisode. Bella Ramsey est parfaite et son jeu est impressionnant de naturel. Elle EST Ellie, dans toutes ses dimensions humaines - faiblesses comme forces. Pedro Pascal n'est pas en reste: on retrouve dans son jeu tous les sentiments d'un père ayant perdu sa fille dans un monde détruit et qui retrouve une raison de vivre avec l'arrivée d'Ellie.

Merci à eux deux pour cette prestation sans faille. J'en ai encore la gorge serrée.

Des histoires plutôt qu'une histoire

Certains épisodes racontent l'histoire parallèle à celle des personnages principaux, mais pas comme une digression... plutôt comme le complément qui montre que l'histoire d'une personne ne saurait être séparée de celle de son entourage.

Je retiens en particulier l'histoire d'amour de l'épisode 3: ce que je reproche souvent aux séries et films mettant en scène l'homosexualité, c'est de le faire de façon parfaitement artificielle, comme un prétexte pour être à la mode, une façon un peu racoleuse de tenter de séduire un public ciblé pour vendre sa came. C'est moche, sans saveur et, surtout, ça n'apporte strictement rien à l'histoire.

Ici, tout est parfait: leur rencontre, la sensibilité, la simplicité et l'humanité avec laquelle leur histoire est racontée, la beauté et le romantisme, le vrai, qui marque leur histoire... Au bout du compte, la série choisit de montrer ce qu'il y a de beau à sauver dans l'humanité en montrant deux hommes qui s'aiment. Jamais de voyeurisme, jamais de grandes phrases. En plus on choisit un survivaliste - parangon de virilisme habituellement - pour cette histoire. Magnifique et habilement mené. J'en ai eu les larmes aux yeux.

On notera également la suggestion des sentiments naissants d'Ellie pour son amie, là aussi si subtils qu'on ressent l'émotion de nos propres premiers émois amoureux. Magistral de simplicité, de naturel et d'humanité.

En fait, tout est là: le regard posé sur les personnages est toujours bienveillant et compréhensif, sans artifice, sans complication, sans clichés et c'est là la remarquable maîtrise qui rend l'ensemble si exceptionnel.

Merci pour ces neuf épisodes, merci pour cette fin, merci pour Ellie, pour Joe, pour Bill et Frank... Merci pour ces moments et pour l'attachement à ces personnages.

Désormais, toutes les séries devront se mesurer à l'aune de Last of Us à mes yeux.

❝ 1 commentaire ❞

1  Olivier4 le

Salut,


J'ai eu le sentiment d'une absence de moyens, décors, scénarios, figurants. J'attendais de la science fiction un peu à "La route" ou "Les Fils de l'homme ", en fait c'est plat j'ai arrêté de visionner après le 4e épisode.


Que ça ne décourage personne de regarder la série, j'avoue n'avoir jamais accroché avec aucune série.
Toujours le même sentiment : on se fait accrocher avec un sujet ou un titre intéressant et puis plus rien, après le 1er épisode ça brode : le frère qui meurt, le compagnon qui couche, le couple/parent qui se retrouve, se sépare, se retrouve plus fort, l'ami qui trahit ou disparaît, etc. Les épisodes passent, l'histoire s'épaissit et le sujet de départ, l'amorce qui construit le fond, l'intrigue, n'avance pas.


A part la saison 1 de True Detective que j'ai trouvé intéressante, "Real humans" (mais je crois que j'étais hypnotisé par Lisette Pagler) et les premières saisons de Stranger Things (nostalgie ?) j'aime pas trop les séries.


Je préfère découvrir les films, le cinéma d'époque, d'école, de champs.
Récemment on parlait du Nouvel Hollywood par exemple, il y a une 40aine de films cités sur la page wikipedia, ça fait 4 saisons de 10 épisodes.


A+

 

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